On parle de plus en plus du “métavers” comme de la prochaine grande évolution d’Internet : des mondes virtuels persistants, où l’on peut travailler, jouer, acheter, vendre, se divertir et interagir avec d’autres utilisateurs via des avatars. Mais derrière le buzz, que recouvre concrètement ce terme, et pourquoi les cryptomonnaies et les NFTs sont-elles au centre de cette vision ?
Pour comprendre le métavers, il faut le replacer dans la continuité du Web3 : un Internet plus immersif, mais aussi plus décentralisé, où l’on est propriétaire de ses données et de ses actifs numériques.
Définir le métavers
Le terme “métavers” ne désigne pas une plateforme unique, mais un ensemble de mondes virtuels interconnectés (ou non) qui partagent plusieurs caractéristiques :
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• Persistance : le monde continue d’exister même lorsque vous êtes déconnecté.
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• Identité numérique : vous y êtes représenté par un avatar que vous pouvez personnaliser.
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• Économie interne : on peut y acheter, vendre, échanger des biens et services.
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• Interactivité : vous pouvez interagir avec d’autres utilisateurs en temps réel.
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Des projets comme Decentraland, The Sandbox ou encore certains jeux en play-to-earn incarnent déjà cette vision, que nous détaillons dans l’article sur les mondes virtuels crypto.
Pourquoi les cryptos sont essentielles au métavers
Une économie virtuelle a besoin de moyens de paiement et d’actifs numériques. Les cryptomonnaies s’imposent comme une solution naturelle :
• Monnaie native : chaque monde peut définir son propre token (MANA, SAND, etc.) pour acheter des terrains, objets ou services.
• Échanges globaux : grâce aux DEX et aux bridges, ces tokens peuvent être échangés contre d’autres cryptos ou des stablecoins, eux-mêmes convertibles en monnaies classiques.
• Programmabilité : les smart contracts permettent de créer des mécaniques de jeu, de staking, de récompenses et de gouvernance, comme dans la DeFi décrite ailleurs sur GuideCrypto.
Le rôle des NFTs dans le métavers
Les NFTs donnent une identité unique aux biens du métavers :
• Terrains virtuels : chaque parcelle est un NFT que l’on peut acheter, revendre, louer ou développer.
• Objets et skins : vêtements, accessoires, armes, véhicules, tous peuvent être des NFTs transférables entre utilisateurs.
• Identité et réputation : certains NFTs peuvent servir de “badge” d’ancienneté, de succès ou de participation.
Cette tokenisation transforme le temps passé dans ces mondes en potentiel économique : les créations des utilisateurs (bâtiments, expériences, mini-jeux) peuvent être monétisées, ce qui rejoint les thématiques de création de valeur dans le Web3.
Métavers centralisé vs métavers décentralisé
Il existe deux grandes visions :
• Métavers centralisés : gérés par une entreprise unique, qui contrôle les règles, la modération, l’économie (ex : certains projets liés à de grandes Big Tech).
• Métavers décentralisés : construits sur des blockchains, gouvernés (au moins en partie) par des communautés via des DAO, où les utilisateurs possèdent réellement leurs assets via leurs wallets.
La seconde vision est celle portée par la plupart des projets crypto-natifs, mais elle reste confrontée à des défis de scalabilité, d’ergonomie et de gouvernance, comme on l’a vu pour d’autres applications blockchain.
Risques, limites et enjeux sociétaux
Le métavers soulève de nombreux enjeux :
• Santé mentale et addiction : risque d’isolement, confusion entre monde virtuel et réel.
• Données personnelles : tracking des comportements, interactions, émotions dans des environnements immersifs.
• Inégalités : concentration de la propriété virtuelle entre quelques acteurs, potentielle reproduction des déséquilibres du monde réel.
Les cryptos et NFTs ajoutent une couche financière : certains actifs virtuels atteignent des valeurs élevées, soulevant des questions de spéculation, de protection des investisseurs et de fiscalité, comme détaillé dans l’article sur la réglementation mondiale des cryptos.
Régulation et cadre juridique du métavers
Les cadres juridiques actuels n’ont pas été conçus pour des mondes virtuels basés sur des blockchains. Plusieurs questions se posent :
• Quelle loi s’applique à une transaction de terrain virtuel entre un Français et un Américain dans un métavers hébergé sur une blockchain publique ?
• Comment taxer les revenus générés (vente de terrains, d’objets, de services) ?
• Qui est responsable en cas de fraude, de piratage ou de litige ?
Les institutions internationales (UE, OCDE, banques centrales) publient de plus en plus de rapports sur ces sujets. Pour un aperçu général des préoccupations des banques centrales, les publications de la Banque des Règlements Internationaux disponibles sur https://www.bis.org sont une ressource utile.
Conclusion : un futur possible, pas encore écrit
Le métavers n’est pas un produit fini livré clé en main : c’est un ensemble d’expérimentations qui mêlent jeux vidéo, réseaux sociaux, cryptomonnaies et NFTs. Certains projets disparaîtront, d’autres s’imposeront comme des standards.
Ce qui semble déjà acquis, en revanche, c’est le rôle central de la blockchain, des cryptos et des NFTs pour gérer la propriété, les paiements et les identités dans ces mondes. Reste à voir si nous construirons des métavers ouverts, interopérables et respectueux de la souveraineté des utilisateurs, ou des “jardins fermés” ultra-contrôlés par quelques grandes plateformes.

